Le fist reste ma pratique de prédilection pour son intensité physique et émotionnelle ; en général, les personnes qui osent s'y aventurer sont souvent hors des normes et aiment flirter avec ce que d'autres pensent impossible. Elles n'ont pas peur de se brûler les ailes et me nourrissent d'émotions fortes, desquelles je suis addict depuis et pour toujours.
Une des personnes avec qui j'ai adoré pratiquer le fist était une stagiaire de ma compagne de l'époque. Dès son arrivée parmi nous, j'avais senti de façon évidente qu'il se passerait quelque chose d'autre que la formation officielle entre nous. Elle avait un regard à la fois effronté et constamment étonné de ce qu'elle semblait observer autour d'elle. Elle était aussi la seule personne du stage avec qui K., mon officielle, rencontrait des problèmes de comportement et de discipline, ce qui n'était pas étonnant, K. supportant très mal en sa présence quelqu'un susceptible d'attirer plus l'attention sur son être que ce que lui permettait son ego démesuré.
Cette petite insolente au vocabulaire souvent fleuri était plus une femme d'action qu'une intellectuelle, et si les matières pratiques lui étaient d'ores et déjà acquises, il n'en était pas de même pour tout ce qui était théorique et enseignements, ce qui m'obligeait à passer beaucoup de temps avec elle en vue de l'obtention du diplôme de fin d'année qui devait lui ouvrir les portes d'une carrière plus que prometteuse.
J'avais décidé que l'énergie que je dépensais quotidiennement à lui faire absorber en deux mois un programme de deux ans me serait rendue en moments de servitude sexuelle et elle avait accepté.
Tout le monde a toujours accepté mes prises de pouvoir.
Ce jour-là on avait travaillé toute la journée et le temps n'était pas avec nous. Il pleuvait depuis plusieurs jours et le terrain était par endroits inondé, transformant chacune de nos sorties en bain de boue et douche glaciale, ce qui me tapait sur les nerfs. Elle sentait depuis quelques heures la tension qui se dégageait de moi et ne savait pas encore s'il fallait la craindre ou s'en réjouir. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais ni le courage ni l'envie de la baiser et elle commençait à se demander si le temps qui lui était imparti était déjà écoulé, ma rapidité à me lasser de mes conquêtes n'étant un secret pour personne et surtout pas pour elle que j'avais prévenue d'emblée. J'avais bien remarqué qu'elle ne portait pas de soutien-gorge et cette tentative visible de me troubler, connaissant ma faiblesse face à l'arrogance et la petitesse de ses seins, m'agaçait et m'attendrissait à la fois. Elle connaissait aussi mon fétichisme de l'uniforme et bien sûr elle avait mis le sien alors que le programme de la journée de révisions ne le justifiait en aucune façon, et il y avait dans son regard une lueur inquiète vers le mien qui tentait de discerner les prémisses d'une éventuelle excitation.
J'en étais à l'observer et à me demander si finalement j'avais envie d'elle ou pas quand son téléphone a sonné. Mauvaise nouvelle, la pluie avait provoqué un effondrement au bord de la route et nous étions bloquées sur place pour plusieurs heures.
Je crois bien qu'à ce moment-là c'est elle qui a pris les rênes et que j'ai eu envie de me laisser faire, par désœuvrement, par agacement aussi, et peut -être parce que c'était la première fois qu'elle osait prendre une initiative avec moi et que cela m'excitait. Elle a commencé par détacher ses cheveux, ce qui était extrêmement rare, la tenue officielle ne le permettant pas, et sa fierté de garçonne ne la laissant pas dévoiler un soupçon de féminité ailleurs que dans la plus profonde intimité. Elle savait combien cet instant subtil pendant lequel elle glissait d'une masculinité surjouée à une féminité touchante de maladresse était ma faille, je savais qu'elle le savait, et je l'ai regardée faire.
Elle a les cheveux châtains et très bouclés et la marque du lien qu'elle vient d'enlever se voit encore sur les mèches blond foncé qui partent de son front par endroit. Elle a retiré son Bombers noir et le débardeur au logo du centre de formation et les a posés au sol près de moi avec les gestes lents et mesurés que l'on adopte face à un prédateur pour éviter qu'il ne bondisse pour vous dépecer en un coup de dents. Elle est torse nu maintenant, et je vois dépasser de la ceinture du treillis réglementaire les contours bleutés d'un tatouage dont je connais les détails centimètre par centimètre.
Elle a froid, ses seins me le disent, et elle commence à paniquer sous mon regard toujours distant et imperturbable. Le silence semble alourdir encore l'atmosphère. Je la fixe, je ne bouge pas. Elle a peut-être eu peur à cet instant, peur que son tour soit passé, peur de ne plus m'intéresser, peur de ne plus me toucher, au sens propre comme au figuré. Elle a du se sentir ridicule et inadéquate face à mon indifférence et a finalement croisé ses bras sur sa poitrine en gémissant sourdement, elle paraissait très fragile malgré les Rangers et le gros ceinturon.
Mon regard restait glacial, et pourtant l'excitation devant sa vulnérabilité commençait à battre dans mes tempes, et aussi dans mon ventre.
Je crois que c'est cette fragilité si contrastante avec le rôle qu'elle se donnait habituellement qui a eu raison de mon humeur maussade de ce jour, et qui a déclenché en moi le besoin de l'entendre supplier davantage encore que par son attitude. J'ai attrapé son poignet et je l'ai attirée violemment contre moi.
-Qu'est ce que tu veux?
-Je veux rien.
Gifle.
-Tu te fiches de moi ?
-Non, promis !
Gifle.
-Qu'est ce que tu veux? Tu joues à quoi, là? Qu'est ce que tu attends depuis ce matin? A quoi tu penses pendant que je t'explique les cours?
-A rien, aux cours, c'est tout !
-Et tu viens travailler sans soutien-gorge pour mieux te concentrer, c'est ça ?
Gifle, plus fort cette fois ci, sa peau commence à rougir.
-Parle, dépêche-toi tu m'agaces !
Elle murmure quelque chose d'inaudible, j'attrape ses cheveux là où ça fait le plus mal, juste au dessus de la nuque, et je tire sa tête en arrière :
-Exprime toi de façon intelligible et claire dépêche-toi maintenant !
-D'accord d'accord, vous me faites mal, je voulais juste ... juste ... je crois que je suis prête Madame, ce que vous vouliez la dernière fois ...
Elle remontait déjà à un moment "la dernière fois", mais j'avais parfaitement compris. Quand on sent qu'on est en train de perdre quelqu'un à qui l'on tient trop fort, on accepte tout, on dépasse ses limites, on joue ses dernières cartes.
Il y avait déjà eu plusieurs essais de fist auparavant, mais elle avait peur et alors qu'elle était prête depuis longtemps, après les longues heures que j'avais passées à travailler l'élasticité de ses chairs, à chaque fois qu'elle aurait pu franchir le cap ultime, elle prononçait le safeword, et me refusait ce plaisir suprême. Et maintenant c'est elle qui demandait...
Par principe, je ne réponds jamais à la demande d'une soumise. Je note dans ma tête au fil des conversations les fantasmes et attentes des unes et des autres et je m'en sers quand cela m'excite aussi, au lieu et à l'instant qui me conviennent à moi. Mais la pluie faisait un bruit de tonnerre sur la toiture en tôles, je sentais son odeur déjà imprégnée de sexe et la lumière en déclinant en même temps que la nuit s'installait créait une intimité sensuelle propice aux échanges d'énergie sexuelle. Je glissais une main volontairement brutale entre sa peau et le tissu brillant du treillis, et son sexe qu'elle avait l'ordre de tenir toujours imberbe et prêt à recevoir mes pulsions et envies, m'accueillit de sa tiédeur moite et douce. Je sentais au gonflement des lèvres chaudes qu'elle était déjà à un stade bien avancé de l'excitation et qu'elle devait même commencer à ressentir la douleur sourde dans le bas-ventre de la femme frustrée depuis plusieurs jours dans son désir.
Il fallait réussir à augmenter encore cette hyper sensibilité et la faire attendre le plus longtemps possible, en lui donnant juste assez de plaisir pour la conduire à s'ouvrir plus et accepter la première douleur, et pas assez bien sûr pour la libérer et gâcher l'instant par une jouissance trop hâtive. J'ai frôlé longtemps le bout des crêtes de chairs tendres qui s'écartaient pour offrir à mes doigts son clitoris dur et saillant, mes mouvements se faisaient plus doux, lents, et réguliers pendant que son bassin suivait mon rythme en cadence. J' étais debout contre elle et je la maintenais fermement contre le mur de ma main gauche autour de son cou palpitant. Elle avait toujours ce moment de fierté étrange pendant lequel elle refusait d'exprimer son plaisir oralement, et les feintes de mon index et de mon majeur qui lui faisaient croire sans jamais le faire que j'allais la pénétrer, lui arrachaient par moment un son rauque mais contenu. A ce moment-là, c'était sa volonté contre la mienne, son endurance contre ma ténacité, bras de fer qu'elle savait perdre à tous les coups mais auquel elle continuait de s'adonner avec un orgueil désarmant.
Je sentais au bout de mes doigts les premières contractions charnues de son sexe et régulièrement j'arrêtais tout mouvement. Elle commençait à rendre les armes et chuchotais des supplications maladroites. Je sentais qu'on n' était plus très loin de ce moment ou une rapide pénétration conjuguée à une pression de la paume la ferait jouir sans qu'elle puisse se retenir. Alors je retirai ma main de son treillis ouvert et je lui ordonnai de se déshabiller complètement. Je lui ai montré le sol d'un geste du menton, elle s'est allongée par terre. Avec son débardeur j'ai fait un bandeau pour ses yeux, je voulais qu'elle ne se concentre que sur ses sensations et que son angoisse de me voir faire ne la perturbe pas. J'ai placé une de ses chevilles sur mon épaule et, penchée vers elle, j'ai continué à serrer son cou de ma main gauche.
Ma main droite, pendant ce temps, continuait à la faire mouiller par des mouvements de plus en plus pressants autour de l'entrée de son sexe et sa chatte palpitait d'une façon telle que cela en devenait pathétique. Sa frustration était déchirante et je l'aspirais avec avidité. Je la buvais, je m'en repaissais. Sans prévenir j'ai enfoncé d'un coup trois doigts au fond de son corps. Elle a crié de surprise et de soulagement, et a propulsé son bassin en avant pendant que je ne bougeais plus ma main dans le gouffre liquide qui semblait vouloir s'emparer de tout ce qu'on voulait bien lui donner pour ne plus supporter ce vide insupportable que je lui infligeais depuis trop de temps. Doucement, lentement , je retirais mes doigts, puis de nouveau l'immobilité d'un instant où tout est suspendu, elle attend que revienne la vague, je scrute son visage à l'affût du moindre signe de plaisir et d'urgence qu'elle offre maintenant sans compter, et quand ses dents commencent à imprimer sur ses lèvres des petites marques rouges et blanches, je la prends encore à fond, j'ai rajouté un doigt et elle le sent. Ses muscles continuent à se contracter et mon pouce s'attarde en même temps sur son clitoris qui luit entre ses lèvres écartées. Je me retire à moitié, elle mouille toujours beaucoup, je m'enfonce de nouveau, elle halète, elle bégaye.
-Je je... je crois que ... je ne peux p ... je vais j...
-NON ! TU TE RETIENS !
Je retire ma main que cette fois je maintiens pressée contre sa chatte hurlante, je commence à claquer doucement les chairs fondantes et liquides et j'augmente le rythme et la force de mes frappes. Le son de ma main qui vient gifler son intimité est couvert par des mots qu'elle a renoncé à contenir, ses inhibitions étant tombées en même temps qu'augmentaient son plaisir amplifié par la frustration.
Je cesse de nouveau.
La limite est toute proche et je sais que si je ne dose pas très exactement mes gestes en elle je n'arriverai plus à la maintenir dans cet arc tendu de plaisir où l'orgasme est suspendu en l'air au dessus de son corps que je tiens de ma main au centre de son corps.
Mes cinq doigts réunis en un cône s'enfoncent millimètre par millimètre au cœur de sa vie battante comme la pluie au dessus de nous. Ma main gauche a lâché son cou et caresse encore son clitoris, pendant que sa voix a baissé d'un cran, elle a peur parce qu'elle sait qu'elle ne peut plus changer d'avis, et que c'est maintenant. Je m'enfonce encore de quelques millimètres, j'arrive à la jointure du pouce, dernier obstacle, elle mouille comme jamais auparavant, et je continue à branler rapidement le bout de chair dure que je sens au maximum de ce qu'il peut supporter avant de céder et jouir. Encore un demi centimètre, son visage est moite, la veine de son cou est gonflée et bat sous la peau, une larme glisse du tissu qui couvre ses yeux et vient mourir à la racine de ses cheveux. J'arrache son bandeau et je plonge dans un regard à la fois perdu et reconnaissant, elle s'accroche au mien comme une noyée à une bouée de sauvetage, j'approche mon visage du sien pour respirer la moindre de ses émotions. A cet instant, je sais qu'elle va avoir mal et je lui donne ma bouche pour un de ces baisers qu'elle n'ose même plus espérer tant il est rare que j'accorde cette intimité-là à quiconque. J'enfonce encore ma main en elle et mes caresses sur son clitoris se font plus rapides encore. Les mouvements de son bassin sont saccadés et j'en profite pour forcer le restant de résistance de son sexe affamé, et ma main est aspirée d'un coup.
Cette fois-ci ce n'est plus moi qui dirige et pendant que je referme mes doigts en poing dans son ventre elle écarte grand ses cuisses et m'offre dans un long râle le spectacle de ma main disparue dans une bouche avide et écartelée en bas de son ventre, je peux voir dans ses yeux toujours rivés aux miens le reflet de mon visage tendu vers elle les dents serrées, la sueur tombe en gouttes le long de ma mâchoire sur ses seins, plus rien n'existe que le clapotis de la marée montante de son sexe dont le plaisir broie ma main, c'est à mon tour d'avoir mal mais j'encaisse les pressions de son sexe qui se referme spasmodiquement autour de ma main, et j'extrais jusqu'au bout les dernières gouttes de sa jouissance. Son corps bandé retombe comme une marionnette dont on a coupé les fils, et sa chatte fait un dernier bruit de succion presque indécent quand lentement je retire ma main endolorie par cet étau de chair.
Pour cette fois, elle aura réussi à retarder l'échéance de ma lassitude menaçante.
Commentaires
Quelle belle histoire ; magnifiquement écrite ; dans laquelle est ressentie l'absolue confiance de la fistée envers sa fisteuse.
Fisteuse qui ne perd pas ses moyens et que l'on sent très attentive au plaisir de sa soumise ; ce qui procure le plaisir très cérébral à Maitresse Anais N
Peu de gens comprennent que le fist est un échange cérébral et physique et là vous nous le prouvez.
En tant que soumis je recherche auprès d'une domina ; être dans une bulle où plus rien n'existe si ce n'est la sensation d'être rempli et de voir le regard de Maitresse plein de plaisir et peut être si elle le souhaite obtenir elle aussi un orgasme (moments vécus avec des Dominas)
Une envie, un besoin se fait sentir : vous rencontrer
Gloups soumis sans collier
J'adore Vos récits, j'ai rarement lu ce genre d'écrits avec autant de détails sur les attentes, les émois, les frustrations et au final sur le contrôle total des personnes que Vous dominez, Madame
Mille mercis pour ces partages
Bonjour Madame
Je Vous remercie pour ce partage extrêmement délicieux, j'arrive personnellement à me projeter au travers Vos mots et va m'en faire les images.
J'ai relu plusieurs fois ce récit et il me fait toujours la même sensation.
J'aurai apprécié connaître cela avec ma Maîtresse d'autrefois..
Je ne Vous connais pas mais, Vous avez l'air d'être une belle personne Madame.
Je Vous souhaite une belle journée.
marie
,
Un récit magnifique Madame, qui donne tant envie de le connaître et de la vivre.
Merci beaucoup Madame pour ce partage
Jessie
Voilà un très joli texte qui m’a fait rêver ... Je n’ai jamais été aussi loin que cette soumise mais je dois dire qu’une telle histoire est très tentante .je suis’aussi Impressionné par la façon dont Madame a pris possession de sa soumise, non seulement physiquement mais surtout cerebralement. Il est clair qu.elle ne s’appartient plus et est prête à tout pour plaire à sa Maîtresse.
Tres bel article qui decrit en détail cette action de fist et de plaisirs intenses.
Felicitations et hate de venir aux bottes de maitresse Anaîs tel une truie attachée, dressée, inseminée.
Bien a vous
Votre truie
Mes compliments mêmes si sans doute vous vous en moquez, pour votre récit. Je n’ai pas l’habitude de lire des récits érotiques mais je suis arrivé dessus un peu par hasard et me suis lancé dedans.. Impossible de m’arrêter, j’avais l’impression de regarder la scène, d’y être, de la vivre, limite d’être une femme en arrivant à ressentir ce qui se passait.