Une très grande partie des candidatures que je reçois pour mes séances me vient d'hommes souvent mariés, ayant une vie sociale on ne peut plus traditionnelle, et une vie professionnelle tout aussi classique.
Je reçois rarement des artistes excentriques ou des transformistes travaillant de nuit dans des cabarets ...
Sur 10 de ces candidats qui me font la demande d'une séance de féminisation, un tiers à peine la présente comme la recherche d'une forme d'humiliation, les autres assumant parfaitement dans le secret de nos échanges un réel plaisir à se travestir et à se glisser dans la peau d'une femme, idéalisée ou plus réaliste en fonction de leurs fantasmes, de leur propre (dé)construction et de leur histoire. Et quand je vois avec quel plaisir ce tiers qui me parle pourtant d'humiliation, laisse glisser un par un tous les accessoires vestimentaires qui font de lui un homme en apparence, l'incontournable chemise boutonnée, les chaussures à lacets ou la veste classique et sa cravate, pour se parer souvent de ce que j'ai de plus chatoyant et de féminin dans ma garde robe de féminisation, choisissant toujours les dentelles, les hauts talons et les indispensables bas avec la lingerie qui les accompagne, j'en viens à me demander si vraiment on est toujours dans le registre de l'humiliation.
Au fur et à mesure que s'opère la transformation, leur gestuelle, leur voix, leurs attitudes et même leur regard basculent doucement d'un pôle à l'autre, et allégés du fardeau d'une pression sociale qui n'existe plus une fois ma porte franchie, ces hommes éprouvent un vrai plaisir teinté d'émotion à se retrouver peu à peu avec moi comme se comporteraient deux amies proches partageant leurs astuces de maquillage et échangeant leurs dernières trouvailles vestimentaires, au début chacune d'un côté du miroir, et à la fin toutes deux face à celui-ci. Comme si la masculinité que leur impose la société créait une barrière entre eux et le monde des femmes que je symbolise dans ces moments là, et qu'une passerelle invisible tout à coup se créait, leur offrant un accès à ce monde que le patriarcat et ses injonctions à la virilité leur interdisent d'aborder sous cet angle.
Certains emmènent avec eux quelques éléments de garde robe qu'ils possèdent souvent depuis longtemps en secret, parfois malmenés par le temps tant il est difficile pour eux d'en acquérir de nouveaux, d'autres n'ont rien et espèrent trouver chez moi de quoi satisfaire leurs envies ; d'autres encore, bénéficiant de situations familiales moins pesantes, ont de vraies collections avec plus d'accessoires que je n'en n'ai jamais eus moi-même.
Le moment du maquillage est un moment très intime où les derniers marqueurs masculins disparaissent, la barbe, une forme de visage que l'on modifie grâce à quelques astuces de maquillage, des faux cils que l'on pose et qui changent un regard, et tout ces symboles que sont les divers fards dont le plus symbolique, le rouge à lèvres, qui représente pour eux ce qui est strictement interdit à l'homme et le comble de la féminité pour une femme (toujours aux yeux de la société traditionnelle, évidemment, je ne parle évidemment pas ici de mes convictions personnelles).
Ensuite viennent les bijoux, et la touche finale qui achève cette transformation, la perruque, souvent préférée longue et/ou très brune, ou très blonde.
A partir de ce moment là, la personne qui est arrivée chez moi presque une heure auparavant n’existe plus et c'est quelqu'un d'autre qui apparaît, une personne qu'ils portent en eux comme une passagère clandestine, et qui est dotée d'un prénom soigneusement choisi qui lui confère à la fois une existence et une personnalité.
Assister et participer à la libération de cette identité secrète montre à quel point le patriarcat castre les hommes bien plus qu'il ne les virilise, les obligeant à un certain rôle qui brime toute une partie d'eux même et une partie souvent importante, en les amputant de la part de féminité que tout homme porte en lui à différents niveaux, comme toute femme porte en elle une certaine part de masculinité. Car le genre n'est pas, et toutes les études sociologiques le prouvent, une maison aux murs imperméables, mais plutôt quand il est régit par une société intolérante et sexiste, une prison de laquelle il fait bon de s'évader quand de rares occasions le permettent.
Qui n'a pas été invité à une soirée dont le dress code était "les hommes en femmes et les femmes en hommes", dans l'adolescence ou à l'âge adulte ? Et ce sont souvent les hommes qui le proposent. Il sera alors de mise de se taquiner avec plus ou moins de bienveillance et d'outrer volontairement ses attitudes et sa gestuelle, tant jouer le jeu sans tomber dans la caricature mettrait ces hommes en danger du soupçon "d'aimer ça". Il leur faut alors bien montrer qu'ils sont "des hommes des vrais" en s'esclaffant bruyamment sur la difficulté de marcher avec des talons, sur le rimmel qui pique les yeux, sur la robe qui toujours trop courte et moulante limite leurs mouvements et évidemment en singeant une homosexualité qui provoque des cris d'orfraie de la part de leur vieux pote sur qui ils font semblant d'avoir jeté leur dévolu à travers moult déhanchements et roucoulades aiguës. C'est finalement là qu'ils outrent le plus le jeu qu'ils jouent, comme s'il fallait surtout bien montrer qu'étant des hommes des vrais, ils sont absolument et par essence incapables de porter ne serait ce que le temps d'une soirée ces attributs féminins. A contrario, ils sont bien plus authentiques quand ils se débarrassent de leur panoplie d'homme en débutant leur séance de féminisation. Et pourtant, ce sont bien les mêmes.
C'est au travers de ces observations que j'ai acquis la certitude que le travestissement est très rarement une humiliation, mais bien plus souvent la libération d'un vrai désir, souvent refoulé et donc toujours profondément enfoui, et une opportunité ponctuelle de s'affranchir d'un fardeau imposé dès l'enfance qui fait que l'on dira à un petit garçon qui pleure que "seules les filles pleurent", ou à une petite fille un peu casse-cou qu'elle est "un garçon manqué". Comme si être un homme ou être une femme impliquait de répondre à une liste de caractéristiques plus rigide que le règlement d'une école religieuse ou militaire.
A se demander si le genre ne serait pas finalement une sorte d'institution un peu plus hypocrite que les autres ...
Commentaires
bonjour Maitresse ANAIS .vous avez décrie une grande partie de mon probléme que je traine depuis des année merci de me rassurer
je me reconnais dans ce texte bien explicatif .. came touche aussi beaucoup dans la vraie vie je suis en fait une femme au plus profond de mois .dailleur au telphonne on me prends tres souvant pour une femme .je me feminise pour mon plaisir, ai une belle proitrine de 95 G en silicone.les fille qui porte le regard sir mois quand jai la poitrine, s'interroge mais tres souvant ne portent pas de jugement.je vois dans leur yeux ouvert et brillant que ca leur plais. le fait de mettre mes seins est pour mios une sensation super agreable car je suis dans mon element ma maitresse qui me suis sur cannes aussi me disait apres la seance et pendant la seance ala sodomie que mon anus etais un vagin la ou est mon penis que cest un vagin je naurrais pas dus avoir de penis a la place ..jai donc ete dailleur eduque tres jeune alapratique de la sodomie . par une pro sur nice qui avais vus en mois que jetais deja effemine alepoque mais je ne le savais pas encore . cest plus tard que jai le sus .il faut accepter .meme si cest pas evidant meme si on ce pose les question en ce demandant mais je suis normal de se sentir femme? donc dans ce texte je me reconnais tout a fait ..
Bonjour Chère Maîtresse Anaïs,
Je viens de découvrir votre site après avoir visualisé votre profil phalika sur dress.fr et la lecture de vos réflexions m'enchantent particulièrement celle sur la féminisation
Je suis un adepte du travestissement que je pratique soit en solo chez moi ou quand je le peux avec des Maîtresses qui partage ce gout bien que je n'en ai jamais rencontré une qui
se soit conduite comme dans vitre texte , disons qu'au mieux elle choisissent les différents vêtement qu'elles souhaitent me voir porter durant la séances mais jamais une seule ne m'a proposer de me maquiller par exemple.
Enfin tout cela pour dire que je partage en partie votre analyse dans le sens ou la féminisation n'est pas en soie une humiliation pour moi ou tout autre soumis d'ailleurs qui la recherche
L'humiliation par contre peut venir ensuite dans les pratiques que la Maîtresse souhaitera imposé au soumis ainsi transforme en femme. Mais pour le soumis qui n'a pas d'emblée marqué son désir de féminisation on peut dans ce cas considérer qu'il y a la une forme d'humiliation.
Quand a la jouissance d’être féminisé elle est bien réelle en ce qui me concerne je ne parle pas de jouissance physique bien entendu (mais je sais que vous 'aurais compris) tout du moins pas encre a ce stade, celle ci pourra ou pas venir dans un second temps en fonction des pratiques une fois le soumis féminisé
Je vous souhaite bien des plaisirs Maîtresse Anaïs a féminiser vos soumis et a déceler en eux ce qui les fera basculer un peu plus dans leur coté féminin ......
Bien a vous
Missgwen ( même pseudo sur dress)